Lʼinsomnie du Prince de Conti

mercredi 8 juin 2011

d’après Armand de Bourbon

Mise en scène de Gabriel Debray

Du 9 juillet au 7 août 2011 à l’Auditorium
Mardi et mercredi – 20h / Samedi et dimanche – 18h

Relâche : 10 et 19 juillet

Prix : 15 euros tarif normal/10 euros tarif réduit

Equipe

Vincent Viotti

Comédien

Après une formation de comédien (Jean-Louis Bihoreau, Jean-Laurent Cochet,
Ariane Mnouchkine, Carlo Boso), il joue des pièces du répertoire classique (Molière,
Musset, Goldoni, Piron) et des créations d’auteurs contemporains (Poudérou, Alejo
Carpentier). Il travaille aussi dans des mises en scène de Françoise Seigner, Guy
Benisty, Daniel Amar, Lucas Franceschi, Gabriel Debray, Dominique Thomas, Fabian Chappuis, Nelly Morgenstern.
Sa rencontre avec Carlo Boso, qui l’engage pendant un an au TAG Teatro de Venise
puis en tournée en Italie et en Angleterre, est déterminante dans son parcours, et le conduit à créer sa propre compagnie, Cathar6. Alternant créations collectives et
répertoire classique, il met en scène des spectacles qui se jouent presque
exclusivement sur tréteaux et en extérieur, dans une réelle expérience de théâtre
populaire. Le dernier, la Veuve rusée de Goldoni, a été joué 90 fois et repris en salle avec succès au Théâtre 13.
Par ailleurs, il réalise et participe à la mise en scène d’une adaptation du Livre de Job.
Depuis plusieurs années, il est souvent invité par Gabriel Debray à participer à des
évènements artistiques au Local, et partage avec lui le même engagement pour la
création théâtrale.

Gabriel Debray

Metteur en scène

Après une formation de comédien, Gabriel Debray assiste les metteurs en scène Joël Jouanneau, Michel Raskine et Christian Schiaretti.
Il crée en 1994 l’Association Ombre en Lumière dont il est le directeur artistique et
pédagogique. Depuis 2002, il dirige Le Local, lieu de création, d’actions culturelles et de pratiques artistiques, Paris XIe.
Il met en scène essentiellement des auteurs contemporains tels que Yannis Ritsos,
Michel de Ghelderode, Gilles Rozier, Nathalie Lévy.
En 2006, il met en scène Négritudes, balade poétique avec Amadou Gaye, et Nasr
Eddin Hodja, pièce de Claude Weill, avec Salah Teskouk.
En 2007, il co-dirige avec Claire de Monclin (chorégraphe) et Thierry Dufourmantelle
(vidéaste et scénographe) la création de Mes mains se souviennent, un spectacle
danse/vidéo/théâtre.

Thierry Dufourmantelle

Vidéaste, scénographe et sculpteur

Pendant plus de 25 ans, il se consacre à la sculpture.
À partir de 1990, il s’intéresse à la scénographie et travaille avec les metteurs en
scène : Gilles Zaepffel, Le songe en 1996, Hommage au grand théâtre en 1997, Nuits guerrières en 1998 ; Luc Laporte, L’ébloui en 2004, Le garçon aux sabots, en 2006 ; et Bruno Thircuir, Et si l Homme avait été taillé dans une branche de baobab, 2007.
Passionné de marionnette contemporaine et de spectacles de formes animées, il
réalise une dizaine de films d’animation mêlant bidouillage et haute technologie
numérique, avec des groupes d’enfants, d’adultes, d’étudiants et de personnes en
difficulté.
Il fût un des fondateurs du Local, et le programmateur du Théâtre d’objets et de
marionnettes.

Jacques Boüault

Éclairagiste

Après des expériences de photographes et de monteur, il découvre le spectacle
vivant et apprend son métier dans l’évènementiel et au théâtre.
Il s’oriente rapidement vers la création lumière au service du théâtre, de la
marionnette et de la danse, notamment avec les metteurs en scène : Marie Wacker, C’est notre histoire ; Natascha Rudolf, Kroum l’ectoplasme, De l’eau ! ; Béatrice Boüault, Une irritation, Je suis normal, Pour ne pas mourir, Zig et More ; Frédérique Neau, Entre ciel et terre ; Sophie Cohen, Pourquoi pas, Pourquoi pas, Pourquoi pas, Pourquoi pas ? ; et le chorégraphe Moustapha Bangoura, Won Tan Nara.
Il collabore depuis 2005 de façon régulière avec Gabriel Debray au sein du Local,
Négritudes, Mes mains se souviennent, Nasr Eddin Hodja.

Myriam Racineux

Costumière

Après un apprentissage riche et multidisciplinaire dans les techniques et arts du
spectacle, elle est comédienne pendant plusieurs années au sein de compagnies
théâtrales (N’co, Quincunx, la Bernache, Astelle), allant du répertoire classique au
contemporain (Prévert, Molière, Goldoni, Calderon de la Barca, Gombroviz, Proust,
Tsvetaïeva), écriture personnelle et collective.
Depuis quelques années elle est revenue à une tradition familiale, la couture, et s’est formée aux techniques de ses métiers. Ainsi elle associe aujourd’hui deux passions, par la création et la réalisation de costumes de scène, théâtre, film, cirque, événements et décors.
C’est ainsi qu’elle a rencontré et collaboré avec l’équipe artistique du Local.


Note d’intention

Au XVIIe siècle, Armand de Bourbon, Prince de Conti, après avoir été le premier
protecteur de Molière, devient l’un des plus violents adversaires du théâtre et plus
particulièrement de la comédie.
Son traité de la comédie et des spectacles est un virulent pamphlet contre ceux qui
l’exercent et ceux qui y assistent.
Le Prince, l’ancien mécène de Jean-Baptiste Poquelin, le libertin qui souffre maintenant d’une maladie vénérienne, libère sa conscience et se rachète une virginité en se faisant l’accusateur des passions dépeintes au théâtre et incarnées par les comédiens sur la scène.
Mais peut-on brûler avec autant de virulence ce que l’on a aimé avec tant de passion ?
L’insomnie du Prince de Conti montre l’ambivalence entre sa démarche et la
fascination qui l’obsède encore pour la comédie.
Fiévreux, dans son lit, il affine sa pensée, réfute les arguments de ses contradicteurs, mais éprouve toujours avec délices et effroi son attirance pour l’écriture de Molière…
Pour ne pas succomber à ce qui s’apparente pour lui à une forme de luxure, il se
reprend aussitôt avec vigueur, comme un antidote à cette jouissance du verbe.
Jouer sur une scène ces revirements si brusques et si radicaux du Prince, c’est à la
fois évoquer la force du théâtre sur notre inconscient et exprimer son impossible
censure.
C’est poser la question de la « représentation » hier comme aujourd’hui, et témoigner du fanatisme des intégristes qui s’attaque toujours à cette notion de représentation.
C’est aussi interroger la souffrance d’un homme pénitent à l’approche de la mort.
C’est enfin questionner la place du spectateur au théâtre, puisque Conti en fait l’un
des responsables du scandale qu’il dénonce.

Texte…

« J’espère avoir prouvé que la Comédie en l’état qu’elle est aujourd’hui n’est pas un divertissement innocent. Un Chrétien est obligé de la regarder comme un mal… »
« Ce qui est de plus déplorable c’est que les Poètes sont maîtres des passions qu’ils
traitent, mais qu’ils ne le sont pas de celles qu’ils ont ainsi émues… »
« …des comédiens qui ne s’emploient qu’à pervertir le peuple et non pas à le rendre meilleur. Qui tirent leurs louanges de leur crime : plus ils sont impudiques plus ils sont estimés habiles et, ce qui est honteux, on les regarde avec plaisir… »
« Pourquoi ne montez-vous pas sur le Théâtre aussi bien que ces bouffons qui vous font rire ? Quoi ? Vous dites que vous en auriez honte ? Vous puniriez chez vous ceux qui tiennent les propos mêmes dont vous vous divertissez ? C’est le comble de l’extravagance ! … »

Extraits de L’insomnie du Prince de Conti

… et contexte

« Monseigneur le prince de Conti avait en sa jeunesse tant de passion pour la comédie, qu’il entretint longtemps à sa suite une troupe de comédiens celle de Molière, afin de goûter avec plus de douceur le plaisir de ce divertissement ; et, ne se contentant pas de voir les représentations du théâtre, il conférait souvent avec le chef de leur troupe, et qui est le plus habile comédien de France, de ce que leur art a de plus excellent et de plus charmant. Et lisant souvent avec lui les plus beaux endroits et les plus délicats des comédies, tant anciennes que modernes, il prenait plaisir à les lui faire exprimer naïvement… »

Abbé Voisin, aumônier du Prince de Conti

« Il y a ici des comédiens qui portaient mon nom autrefois, je leur ai fait dire de le
quitter… »

Armand de Conti

« Combien crois-tu que j’en connaisse qui, par ce stratagème, ont rhabillé adroitement les désordres de leur jeunesse, qui se sont fait un bouclier du manteau de la religion, et, sous cet habit respecté, ont la permission d’être les plus méchants hommes du monde ?… »

Molière, Dom Juan - Acte V - scène 2

L’or des Lys immortels qui brille en Ta Couronne
N’est pas ce que Ton sort eut de plus éclatant
C’est que la Grâce en Ta personne
Fit d’un Prince pêcheur un Prince pénitent

Épigramme - Sous le portrait du Prince Armand de Conti dans l’édition posthume
du Traité de la comédie et des spectacles.

Photos : Michèle Laurent


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